Le coup de Trafalgar

17Fév/23Off

Une oraison funèbre

Beaucoup de ceux qui ont parlé avant moi dans ces occasions ont félicité l'auteur de la loi à laquelle nous obéissons maintenant d'avoir institué une oraison en l'honneur de ceux qui sacrifient leur vie en combattant pour leur pays. Pour ma part, je pense qu'il suffit que les hommes qui ont prouvé leur vertu dans l'action, par l'action, soient honorés pour cela - comme vous voyez la gratitude publique se manifester maintenant à propos de ces funérailles ; et que les vertus de beaucoup ne devraient pas être mises en danger par le jugement d'une seule personne lorsque leur crédit doit dépendre de façon précaire de son ora- tion, qui peut être bonne ou mauvaise. Il est difficile, en effet, de traiter judicieusement d'un sujet où la vérité, même probable, ne recueille guère d'assentiment. L'auditeur, éclairé par une longue connaissance, et chaleureux dans son affection, peut rapidement prononcer tout ce qui est exprimé de manière défavorable par rapport à ce qu'il souhaite et à ce qu'il sait, tandis que l'étranger prononce tout ce qui est exagéré par l'envie de ces actions qu'il est conscient d'être au-dessus de ses propres réalisations. Car les louanges adressées à autrui ne sont alors qu'à supporter, lorsque les hommes s'imaginent pouvoir accomplir ces exploits dont ils entendent parler ; ils envient ce qu'ils ne peuvent égaler, et le déclarent immanquablement faux. Cependant, comme cette solennité a reçu sa sanction de l'autorité de nos ancêtres, il est de mon devoir d'obéir à la loi et de m'efforcer d'obtenir, dans la mesure de mes moyens, la bonne volonté et l'approbation de tous mes auditeurs. Je commencerai donc par nos ancêtres, puisque la justice et la décence exigent que nous leur accordions en cette occasion un souvenir honorable. Ils se sont toujours fermement établis dans notre pays et, par leur courage, l'ont transmis gratuitement à toutes les générations qui ont suivi. Ils sont dignes d'éloges, en effet, et plus dignes encore sont nos pères immédiats, puisque, élargissant leur propre héritage pour former le vaste empire que nous possédons maintenant, ils nous ont transmis, à nous leurs fils, l'œuvre de leur labeur. Mais même ces succès, nous, ici présents, nous qui sommes encore dans la force et la vigueur de nos jours, nous les avons noblement améliorés, et nous avons pris de telles dispositions pour notre Athènes qu'elle se suffit maintenant à elle-même pour répondre à toutes les exigences de la guerre et de la paix. Je n'ai pas l'intention d'énumérer ici les exploits martiaux qui ont permis d'atteindre ces buts, ni les défenses résolues que nos pères et nous-mêmes avons faites contre les invasions redoutables des Barbares et des Grecs.
longs détails. Mais par quelles méthodes nous nous sommes élevés à cette hauteur de gloire et de puissance, par quelle polarité et par quelle conduite nous sommes ainsi grandis, je vais d'abord m'efforcer de le montrer, et ensuite procéder à l'éloge des défunts. Ces sujets, à mon avis, ne peuvent être impertinents en cette occasion ; leur discussion doit être bénéfique à cette nombreuse compagnie d'Athéniens et d'étrangers. Nous sommes heureux dans une forme de gouvernement qui n'a rien à envier aux lois de nos voisins, car elle a servi de modèle à d'autres, mais elle est originale à Athènes. Et cette forme de gouvernement, qui n'est pas le fait d'un petit nombre, mais de l'ensemble du peuple, s'appelle une démocratie. Si différents que nous soyons dans la vie privée, nous jouissons tous de la même égalité générale que nos lois sont destinées à préserver, et nous avons des honneurs supérieurs à ceux que nous possédons. L'administration publique n'est pas confinée à une famille particulière, mais n'est accessible que par le mérite. La pauvreté n'est pas un obstacle, car celui qui est capable de servir son pays ne rencontre aucun obstacle à sa promotion dès sa première obscurité. Les fonctions de l'État, nous les exerçons sans entrave les uns par rapport aux autres, et nous vivons ensemble dans les affections mutuelles de la vie privée sans soupçons ; Nous n'en voulons pas à un voisin parce qu'il suit le cours de sa propre humeur, et nous n'arborons pas cette apparence de mécontentement qui, bien que douloureuse, ne peut pas punir, de sorte que, dans la vie privée, nous conversons sans défiance ni dommage, et que nous n'osons, sous aucun prétexte, nous en prendre au public, grâce au respect que nous portons aux magistrats et aux lois, principalement à celles qui sont édictées pour la réparation des préjudices, et à celles qui ne sont pas écrites, et dont la violation est considérée comme un déshonneur. Nos lois ont en outre prévu pour l'esprit les plus fréquents intermèdes de soins par la nomination de récréations et de sacrifices publics tout au long de l'année, élégamment exécutés avec une pompe particulière, dont le plaisir quotidien est un charme qui met la mélancolie en fuite. La grandeur de notre Athènes fait que les produits de toute la terre y sont importés, ce qui nous permet de jouir familièrement, pas plus des délices de notre propre croissance que de ceux des autres nations.

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