Le coup de Trafalgar

23Avr/16Off

Conference de Quebec sur la nouvelle revolution

Nous sommes tellement habitués à notre société industrielle qu'on a tendance à oublier qu'il y a deux siècles à peine, le monde était tout autre. Récemment, à l'occasion d'un séminaire à Québec au Canada, un intervenant est revenu aux sources de cette mutation. Il a expliqué comment la révolution industrielle avait été rendue possible grâce à deux ingrédients : le brevet et le libre marché. Le Droit des brevets et celui de propriété ont joué un rôle majeur : le développement du droit des brevets a été un des artisans de la première révolution industrielle. Imaginez. Quiconque faisait une découverte pouvait désormais profiter personnellement des bénéfices de son invention. L’humanité n’a certes pas attendu le XVIIIe siècle pour faire des découvertes ou des innovations. Des innovations technologiques avaient déjà eu lieu au cours des siècles précédents mais n’avaient jamais, dans la pratique, été la propriété de leur inventeur ou développeur. La protection des brevets a donné naissance à une gigantesque concurrence d’idées et d’innovations, qui a profité à l’ensemble de la société. L’inventeur était récompensé pour son invention et protégé contre les imitations, permettant ainsi à la société d’évoluer. De leur côté, les nouveaux inventeurs étaient encouragés à apporter des améliorations à des projets existants pour obtenir leur propre brevet. La quête de l’intérêt personnel bien compris a entraîné une lutte concurrentielle permanente entre les inventeurs, bénéfique à la fois pour eux et pour l’ensemble de la société. Un environnement au sein duquel la propriété, les investissements, les inventions ou les innovations peuvent être arbitrairement saisis est fatal pour le progrès. Cela peut paraître évident, mais, à ce jour, il s’agit quand même d’un des principaux facteurs empêchant le progrès, par exemple dans les pays en développement. L'autre condition sine qua non de cette révolution industrielle, c'est le libre marché. Ce dernier est bel et bien un facteur complémentaire qui a favorisé les innovations et le progrès technologique. En effet, à quoi bon inventer une machine à tisser automatique si, comme au Moyen Âge, c’est le souverain qui détermine qui peut tisser des étoffes, cuire du pain ou forger le fer ? Aux XVIIIe et XIXe siècles, la Grande-Bretagne a progressivement démantelé son protectionnisme et a restreint les monopoles et les confréries. La libéralisation du marché a donné à tout le monde le droit de concurrence et a ainsi contribué à l’innovation. C'est grâce à ces deux ingrédients essentiels, complémentaires même, que la révolution industrielle a pu voir le jour. J'ai bien apprécié ce séminaire au Canada, et ce d'autant plus que l'ambiance était particulièrement bonne, et l'organisation particulièrement réussie. Je vous mets en lien l'agence qui l'a pris en charge, si vous prévoyez de monter un événement, à Québec ou ailleurs.

Québec

23Avr/16Off

Les videos de l’EI

Le groupe terroriste État islamique a publié 6 vidéos ce dimanche en soutien à la vague d'attaques au couteau menées par des Palestiniens contre des Israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem. Cette campagne médiatique coordonnée provenant d'Irak, Syrie et Yémen est rare de la part de l'EI qui ne fait que peu d'incursions dans le conflit israélo-palestinien. Le groupe islamiste se concentre généralement sur le recrutement de combattants et l'entraînement dans les territoires sous son contrôle. La première vidéo, intitulée "Projet de décapiter des Juifs" prétend que la situation actuelle sur le Mont du Temple est "dangereuse" : les Juifs le détruirait et dépenseraient 2 millions de dollars dans le but de "judaïser Jérusalem," de détruire les tunnels qui se trouvent sous la mosquée al-Aqsa et de voler des documents islamiques. Ce lieu est sacré autant pour les Musulmans que pour les Juifs. Les Juifs sont autorisés à visiter l'endroit, mais les prières y sont interdites, pour éviter les heurts. En arrière plan l'image de Hadil al-Hashlamoun,18 ans, tué à Hébron en Cisjordanie par un soldat israélien le 22 septembre, la voix d'Abu Baker al-Baghdadi, le chef de l'Etat islamique (EI), se fait entendre clamant "nous aurons notre vengeance". La deuxième vidéo, intitulée "Message aux moudjahidin de Jérusalem," montre plusieurs militants de l'EI à visage découvert glorifiant les attaques et appelant tous les Palestiniens à se joindre à eux. "Je vous recommande de prendre le chemin du djihad, que Dieu vous demande de suivre, je bénis ce djihad contre les Juifs. La peur bat dans leur cœur, ce sont les ennemis de Dieu", y déclare un jeune combattant. "Une victoire venant du Ciel attend les moudjahidin d'Al Aqsa, vous êtes les premiers, mais nous continuerons", ajoute un autre qui brandit un fusil automatique. Un autre militant plus âgé, adressant son message à "tous les Musulmans d'Al-Qods", déclare qu'il n'y a "pas de différence entre le Hamas et le Fatah. Les deux ne se soucient que de leurs propres intérêts et certains sont même au service des Juifs. Dépêchez-vous et sauvez vos frères, n'attendez pas que les dirigeants arabes vous aident". Quatre autres vidéos de même nature ont été publiées avec le hashtag #DécapiterleJuif. Dans une vidéo, l'EI donne des instructions sur la façon de tuer les Juifs, en utilisant des voitures, des couteaux, des bombes incendiaires contre leurs maisons. Le groupe terroriste enjoint aussi ses combattants à bombarder les autobus et même d'injecter de l'air dans leurs veines, un message plus particulièrment destiné aux Arabes israéliens qui travaillent dans les hôpitaux en Israël. En 2014, le ministre israélien de la Défense Moshe Ya'alon a déclaré l'EI organisation illégale. Les autorités ont déjoué le premier complot mené contre Israël par l'EI début octobre, accusant sept Arabes israéliens d'appartenir à l'EI et de projeter d'attaquer des cibles militaires. Selon un communiqué de la police, les accusés avaient été en contact avec des citoyens israéliens qui avaient déjà rejoint l'EI en Syrie et qui les encourageaient à se procurer des armes illégalement et d'apprendre à les manier afin de mener une attaque. Les défendeurs ont été accusés de relation illégale avec un agent étranger, de traffic d'armes et de complot dans le but de commettre des crimes.

23Avr/16Off

Rapports universels

Nous nous sommes tous entendus ou plutôt nous nous entendons tous entre nous, au-dessus du temps et derrière la scène, pour produire l'univers que le temps déroule sur la scène. Mais, si les rapports que j'ai avec l'ensemble de l'univers ne détruisent point ma liberté selon Kant, mes rapports avec Dieu ne la détruiront-ils pas?—Ils la détruiraient en effet, répond Kant, si on admettait le temps et l'espace comme des conditions de la réalité en soi; non, si on y voit seulement des conditions subjectives de notre sensibilité propre. Le temps et l'espace sont-ils, comme le veut le vulgaire, des conditions à priori de la réalité même et de la chose en soi; Dieu alors ne peut plus créer de réalités que sous ces conditions, et par conséquent il les subit dans son acte créateur; que devient son indépendance? Il faut alors être logique comme Spinoza, qui fait du temps et de l'espace des attributs de Dieu même. Mais le Dieu de Spinoza ne crée pas des êtres en soi, mais seulement des êtres en lui, c'est-à-dire des manières d'être; il ne crée pas des noumènes, mais seulement des phénomènes. A vrai dire, il ne crée rien, il ne fait que se déployer dans la série de ses modes selon l'invincible fatalité de sa nature géométrique, et il produit directement, immédiatement le mécanisme des phénomènes, sans laisser aucune place à la liberté d'êtres qui ne seraient ni lui ni ces phénomènes. Pour sauver la liberté il faut, selon Kant, dire que Dieu ne produit pas les phénomènes, mais crée les êtres en soi, c'est-à-dire les causes dont ces phénomènes sont les effets et les actions; et il crée des causes libres. Mais pour cela, il faut que Dieu leur donne une existence supérieure au temps; car, s'il était obligé, pour créer des êtres, de les créer inférieurs au temps, il ne pourrait plus par cela même créer qu'une série de phénomènes fatals. L'ordre des réalités intemporelles, au contraire, pourra être un ordre de libertés; et alors seulementDieu aura produit un monde vraiment digne de ce nom, un monde de réalités et non d'apparences, de vie véritable et non de fantasmagorie. Pour la même raison, les difficultés relatives à la prescience divine semblent à Kant levées en partie: car le rapport de l'être éternel avec des êtres intemporels ne peut plus s'appeler ni prescience ni prédétermination, mots encore empruntés à la langue du temps. C'est un rapport mystérieux, dont on peut dire au moins, selon Kant, qu'il ne détruit pas la liberté, quand même on n'en pourrait dire autre chose. Pour toutes ces raisons, Kant soustrait au temps la liberté: que l'aveugle Saturne dévore ses enfants et se nourrisse de la matière brute, la libre intelligence n'a rien à craindre, car le temps, loin d'être le père de l'intelligence, n'en est que le produit, ou plutôt l'ombre et le fantôme.