Le coup de Trafalgar

25Avr/18Off

Le Rafale est invendable

Le Brésil a tranché mercredi 18 décembre en faveur de l'avion de chasse suédois Gripen NG aux dépens du Rafale français et du F/A-18 Super Hornet américain pour un contrat d'achat de 36 appareils estimé à plus de cinq milliards de dollars. "Après avoir analysé tous les faits, la présidente Dilma Rousseff m'a chargé d'informer que le vainqueur (...) est l'avion suédois Gripen NG", a déclaré le ministre brésilien de la Défense, Celso Amorim, lors d'une conférence de presse tenue peu après la révélation de l'information par les médias locaux. Le ministre a précisé que le "choix s'était fondé sur l'équilibre entre trois points : le transfert de technologie, le prix de l'avion et le coût de son entretien". Il a ajouté que la négociation du contrat avec l'avionneur suédois Saab prendrait encore du temps. L'avion de combat français de Dassault-aviation était en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'américain Boeing et le Gripen NG pour cet appel d'offres lancé il y a plus de dix ans et émaillé de plusieurs reports, notamment en raison de coupes budgétaires. La présidente brésilienne a ainsi opté pour l'avion considéré par les experts comme le moins cher. Selon la presse locale, il avait également la préférence des militaires brésiliens. Le choix du Gripen NG a toutefois créé la surprise car les analystes tablaient plutôt sur un duel Dassault-Boeing. L'une des principales exigences du contrat était un transfert de technologie total afin de pouvoir à terme fabriquer ces avions au Brésil et y développer l'industrie de la défense. Ce point semblait favoriser le Rafale mais l'avion français "était le plus cher des trois", a concédé une source proche de Dassault aviation. L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) était favorable au Rafale, mais il avait finalement laissé la décision à son successeur, la présidente Dilma Rousseff. Sous Lula, le Brésil avait acquis des hélicoptères et des sous-marins français. Début 2011, Dilma Rousseff avait repoussé l'annonce du résultat de l'appel d'offres en raison de coupes budgétaires et malgré les pressions exercées par l'armée de l'air. Il s'agit d'une grosse déception pour le Rafale dont le modèle d'avion de combat n'a jamais réussi à s'exporter jusqu'à maintenant. François Hollande, en visite au Brésil la semaine dernière, avait soutenu en personne la candidature de l'industriel français. Retrouvez toutes les infos sur ce baptême en avion de chasse en suivant le lien.

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18Avr/18Off

Le recensement économique des achats publics

Le recensement économique des achats publics est imposé par l’Union européenne depuis 2004 afin de fournir aux décideur.euse.s public.que.s, des indicateurs de pilotage, de bonne gestion et d’impact des politiques publiques. Cette exigence de transparence poursuit plusieurs objectifs dont ceux de concourir à la prévention et à la lutte contre la corruption, au pilotage des politiques d’achat, au développement économique des entreprises, etc. Au niveau national, divers textes entre 2004 et 2011 ont imposé la communication de certaines données à des fins de recensement et d’analyse économique pour tous les contrats, marchés ou accords cadre d’un montant supérieur à 90 000 euros HT. Dans ce cadre, l’observatoire économique de l’achat public (OEAP) a été mis en place auprès du ministère chargé de l’économie avant d’être remplacé en 2016 par l’observatoire économique de la commande publique (OECP). Les données actuellement disponibles sont plutôt anciennes – le dernier recensement mis en ligne par l’OECP remonte à 2013 – et partielles, compte tenu du fait que seuls les marchés publics supérieurs à 90  000  euros HT étaient recensés jusqu’à maintenant, soit environ 100 000 contrats, et qu’il n’existait aucune garantie d’obtenir un retour exhaustif de la part des acheteur.euse.s, ce dernier étant estimé à environ 75 %. Depuis les directives européennes de 2014, le rythme de publication des rapports à l’Union européenne sur les marchés passés est devenu triennal et non plus annuel, ne favorisant pas non plus la mise à disposition d’indicateurs partagés et régulièrement actualisés. Les évolutions du dispositif, à savoir abaissement du seuil de recensement à 25  000  euros HT à compter du 1er octobre 2018 et généralisation de la transmission dématérialisée des données, devraient améliorer la connaissance partagée. La Caisse des dépôts et l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) ont mis en place pour leur part, un baromètre de la commande publique qui suit régulièrement l’évolution du poids économique de la commande publique (hors concessions). Ce baromètre fait ressortir une tendance baissière de 25 % depuis 2012, passant d’un volume financier annuel d’environ 96 milliards d’euros à un peu plus de 72 milliards d’euros en 2016, plaçant ainsi la commande publique à moins de 5  % du PIB. Sur cette période 2012-2016, en termes d’appels d’offres, la baisse est d’environ 30 %, toutes les catégories d’acheteur.euse.s sont également concerné.e.s par un recul de leur volume d’achat avec une baisse plus marquée pour les collectivités territoriales (- 26,4 %) ainsi que pour les entreprises publiques locales (- 30, 5 %) et les bailleur.eresse.s sociaux.ales (- 29,2 %). Toutefois, la commande publique semble amorcer une légère reprise (+ 2,5 %) sur le premier semestre 2017 par rapport à la même période de l’année précédente, selon cet observatoire.

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