Pierre Joxe dans la tourmente
Mis en cause par l'écrivaine Ariane Fornia, l'ancien ministre de l'Intérieur dénonce "un tissu de contre-vérités" et fustige les "contradictions" du récit de son accusatrice. Pierre Joxe se défend pied à pied. Accusé d'agression sexuelle par l'écrivaine Ariane Fornia à l'Opéra Bastille à Paris au printemps 2010, l'ancien ministre Pierre Joxe a dénoncé dans une "mise au point" ce lundi "un tissu de contre-vérités" et a demandé "des excuses écrites et publiques". Ancien membre du Conseil constitutionnel, Pierre Joxe revient, dans une déclaration écrite à l'AFP, sur ce qu'il qualifie de "dénonciation calomnieuse" et "scandaleuse", dont "l'inanité (...) résulte d'abord de son invraisemblance même". Il décortique ainsi un post du blog d'Ariane Fornia, par ailleurs fille de l'ex-ministre Eric Besson, publié le 18 octobre et intitulé "#moiaussi: pour que la honte change de camp". Ariane Fornia y décrit une agression sexuelle par un "ancien ministre de Mitterrand", plus tard désigné comme Pierre Joxe, lors d'une représentation à l'Opéra Bastille. "Les contradictions qui minent ce récit le discréditent entièrement", estime Pierre Joxe, en affirmant n'avoir été qu'une fois à l'Opéra Bastille "à l'époque évoquée", pour "une représentation de L'Or du Rhin" de Richard Wagner. "J'ai fait vérifier que ce soir-là, comme toujours depuis sa création, L'Or du Rhin a été exécuté sans entracte", poursuit l'ancien ministre, avant de souligner que, dans sa description, Ariane Fornia "raconte l'arrivée de son père 'à l'entracte'". Dans son récit, note Pierre Joxe, son accusatrice explique aussi qu'elle n'"arrive pas à (s)e concentrer sur la mort des Dieux et les vocalises de la cantatrice". "Il n'est pas question de la 'mort des Dieux' dans L'Or du Rhin", rétorque Pierre Joxe. Et "on n'y entend pas non plus de 'vocalises'", insiste-t-il. "Je suis sûr que tout lecteur attentif et de bonne foi de son texte jugera le prétendu 'témoignage' de Mme Besson pour ce qu'il est, à savoir un tissu de contre-vérités, une fantasmagorie forgée pour son blog 'littéraire', mais surtout une incompréhensible agression", relève Pierre Joxe. S'il affirme qu'il ne demandera "nulle réparation à son 'auteure', ni à son père qui se dit pourtant prêt à 'témoigner'", Pierre Joxe demande "des excuses écrites et publiques, en particulier aux journaux qui l'ont diffusée sans vérification". "Le dommage que j'ai subi, car il existe, est purement moral et finalement assez limité car, heureusement pour moi et pour mes proches, parmi toutes celles et ceux qui me connaissent, personne n'a cru un instant à cette invraisemblable 'soirée à l'Opéra'", assure encore Pierre Joxe.
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